Nous adolescentes et jeunes marginalisées des communautés autochtones n’avons pas accès à l’éducation, aux moyens de revendication de nos droits, à nos terres et ressources naturelles, aux technologies ainsi qu’aux opportunités y afférentes pour notre autonomisation, participation et intégration socioprofessionnelle, technologique, politique nationale et régionale, et cela à cause de l’absence des politiques inclusives de notre pays et la prédominance des lois discriminatoires. Nous sommes en outre victimes de violences et de mariages forcés à cause des croyances et coutumes rétrogrades et de l’envahissement de nos territoires traditionnels par les groupes armés et les exploitants de nos terres et ressources qui le font sans merci ni mesures d’atténuation d’impacts environnementaux et sociaux. En effet, Nous (adolescentes) n’avons toujours pas de mot à dire en ce qui concerne les décisions prises sur notre propre corps et pour notre vie, dommage même en ce qui concerne le mariage; nos communautés ne veulent pas se débarrasser des mauvaises coutumes alors que ces dernières sont établies par la société et donc peuvent évoluer de façon à nous rendre justice; les lois du pays en ce qui concerne l’usage du préservatif et des contraceptifs sont fondées sur ces coutumes négatives, et donc ne nous permettent pas à accéder aux services de santé et ainsi jouir pleinement de nos droits en matière de sexualité et de reproduction. Nous n’avons pas des connaissances correctes sur le fonctionnement physiologique de leur corps, les fonctions de reproduction, la puberté, les caractéristiques de l’adolescence et les dangers qui nous guettent à cette période, notamment les risques de rapports sexuels précoces si nous ne savons pas gérer nos sentiments, les risques de grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles dont le VIH/SIDA. La plupart à cette période tombent enceintes ; elles sont chassées de l’école et de la maison et sont forcées d’aller au foyer par leurs parents. Pour échapper à cela, elles sont obligées d’interrompre la grossesse malheureusement dans des conditions de risque car elles utilisent souvent des produits traditionnels non convenables, même des produits modernes mais sans respecter des doses. Certaines meurent pendant la grossesse, d’autres à l’accouchement car le niveau de maturité de leurs organes de reproduction n’est pas encore atteint. La plupart de nous ignorent leurs droits en matière de sexualité et de procréation. - . Nos coutumes ne reconnaissent pas ces droits ; et nos lois fondées sur ces coutumes n’ont jamais appliqué ces droits. Nos coutumes encouragent plutôt les fiançailles et les mariages des enfants. En outre, les personnels de santé de notre pays accordent l’accès aux contraceptifs aux femmes mariées seulement ; pour nous les adolescentes et les filles célibataires, on nous dit que nous devons être accompagnées ou avoir l’autorisation de nos parents ou responsables ; ce qui est difficile pour la plupart de nous qui ne peuvent pas s’adresser à leurs parents ou aux personnes adultes sur les questions de sexualité parce que la coutume considère ça comme tabou et la société considère que si nous en parlons cela veut dire que nous connaissons déjà les hommes.