NOS SUCCES ET TEMOIGNAGES


NOS SUCCES ET TEMOIGNAGES

Campagne stop Violence à l’égard des filles à l’école et en famille, préservons l’éducation de la jeune fille

552 adolescentes ont renforcé leur capacité en leadership. En effet, 20 filles parlementaires formées sur les prescrits juridiques relatifs aux droits de l’enfant et de la fille, les droits sexuels et reproductifs, à la discrimination, aux violences sexuelles basées sur le genre et pratiques nuisibles ainsi qu’en en techniques de plaidoyer, communication et monitoring scolaire et communautaire des cas, avaient initié après la formation et pris part active aux échanges de plaidoyer organisés à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Fille, le 11 octobre 2015, avec les autorités scolaires et parentales ayant abouti à l’intégration des prescrits juridiques réprimant les violences sexistes à l’égard des filles en milieu scolaire et familial dans les règlements scolaires et règlements d’ordre intérieur des comités des parents d’élèves et sont parvenues par la suite à sensibiliser et intégrer 522 autres adolescentes aux Clubs Filles à l’Ecole encadrés par les filles parlementaires soutenues par SOJFEP. Ces filles paires éducatrices se sont engagées à sensibiliser les parents et les autorités scolaires à s’impliquer davantage dans la lutte contre les violences sexistes et la prévention de la déperdition scolaire féminine favorisée principalement par les mariages précoces et forcés à travers les forums d’échanges et discussions réalisées au sein des espaces de débats initiés, « Cercles Enfants, Educateurs et Parents, CEEP ». Les Paillottes Justice aux Filles « PAJF » mises en place dans certaines écoles, qui sont des Cadres communs autorités scolaires, parentales et filles parlementaires de l’école d’Alerte et Suivi de l’application des règlements scolaires et des cas des violences et pratiques nuisibles, avaient permis d’encourager davantage l’implication des adolescentes dans le militantisme, l’activisme et l’autodéfense pour les droits de la fille.


Je m’appelle Bi’REGI, je suis en 4e année des humanités Informatique de Gestion au Complexe scolaire MAHARIFA. Mes parents vivent à LULIMBA, je suis ici pour les études avec mes trois frères. Je suis parmi les filles de mon école qui ont été formées par SOJFEP. Nous avons été formées sur les Droits de la fille et Comment on peut se défendre et défendre l’autre. Avant, j’avais honte de rapprocher une autorité scolaire ou mon père et lui parler de mon problème ; j’avais aussi peur des enseignants parce qu’ils dérangent beaucoup les élèves-filles. En quittant de la formation, j’avais enlevé la peur et la honte, et à l’élection des membres du comité du Parlement des filles de mon école je me suis portée candidate unique au poste de Présidente et ainsi votée. Avec le soutien des équipes de SOJFEP qui me visitent même chez nous, j’ai réussi à organiser notre Club qui compte aujourd’hui 46 membres réguliers.
Nous sommes déjà à 29 filles dans mon école qui organisons des séances d’échanges entre nous, et même certains garçons qui méprisaient avant les filles ont changé et se sont joints au club. Grace aux réunions que nous tenons avec les autorités, le préfet ne peut prendre une décision sans m’appeler ensemble avec le commandant de l’institut.
J’avais des problèmes avec le mari de ma tante depuis que je suis chez lui ; il cherchait à tout pris à me faire son épouse quand la tante est en voyage de commerce, je l’injuriais au point qu’elle me traitait d’impolie quand ma tante est de retour, même quand il appelait ma mère ; mais depuis, je demandais à mes parents que je ne voudrais plus vivre ici à cause des injures et humiliations que je subissais la journée, mais j’avais honte de leur dire la vérité. Un jour je me suis confiée à votre collègue qui a initié 4 séances successives de sensibilisation dans notre avenue sur les violences domestiques à l’égard des filles en présence du mari de la tante ; et, lui, se disant que je lui ai accusé, avait promis de ne plus me déranger. Ce qui me rend fière est de voir mes amies me faire confiance en me partageant leurs problèmes de l’école et de leurs familles que je participe à leur résolution en dénonçant et impliquant le préfet et le président du comité des parents. Ça ne me dérange pas parce que j’ai déjà dépassé les mêmes histoires. Je demande toujours à mes amies de consacrer leur temps et énergie aux études à la maison pour que les enseignants ne trouvent pas de motifs pour nous faire échouer injustement et nos parents nous fassent aussi confiance au même titre que les garçons ; nous aurons ainsi échappé aux violences, au mariage forcé par les parents, aux relations sexuelles avec les enseignants pour avoir des points scolaires, aux grossesses…


La campagne a mis à contribution les familles, les communautés et les acteurs locaux pour remettre en cause les normes sociales négatives SOJFEP avait facilité des débats animés par des paires éducatrices au sein des « Cercles Enfants-Enseignants-Parents-Prestataires, CEEP ». Lors de ces débats, des leaders de groupes de jeunes, des parents et des tuteurs légaux d’enfants, des enseignants de compétences pratiques, des éducateurs religieux, des prestataires de soins de santé, des chefs coutumiers et des leaders religieux se rassemblent pour discuter des problèmes et des besoins des adolescentes à risque d’UMEPF. Ces débats ont contribué efficacement à changer les normes sociales négatives, les préjugés, les idées fausses et les croyances, et à informer l’opinion publique quant aux réalités scientifiques (législatives et médicales) en rapport avec la SSSRAJ.


IL FALLAIT AGIR…

De coutumes et traditions, comme sa mère, parce que fille, la fille n’a pas droit à la parole, privée d’accéder à l’école, à l’héritage, aux ressources et opportunités, elle n’a pas eu non plus la confiance de ses parents et de sa société. Compagne de sa mère au champ, elle s’est mariée tôt et devenue mère alors qu’enfant. La sexualité considérée comme tabou, elle ne pouvait pas en parler, disposer de son corps, le contrôler ni en décider. Vulnérable, elle achève difficilement les études secondaires, car discriminée et maltraitée de par son sexe à l’école et à la maison, et parmi les femmes âgées de par son âge; par la violence, elle tombe enceinte, chassée de l’école, rejetée par la famille et la société, contrainte à se marier ou alors se retrouver dans la rue avec son bébé ; traumatisée, elle migre dans le travail du sexe pour survivre supportant la stigmatisation d’un travail non socialement accepté et ni juridiquement protégé, où elle est à nouveau exposée au cycle de la violence. C’est le cercle vicieux de la vulnérabilité de la femme rurale.

Les crises politiques ayant envahi la sous-région des Grands-Lacs africains depuis 1994 où le viol de la petite et jeune fille a été utilisé comme arme de guerre, n’a fait qu’accentuer cette vulnérabilité.

Des campagnes d’accélération de l’éducation primaire pour tous gratuite et obligatoire, limitées à l’inscription et envoi des enfants à l’école, n’ont pas bénéficié des mesures d’accompagnement dans la majorité des pays africains pour la rétention scolaire des enfants, les parents continuaient à payer la scolarité des enfants. Les politiques éducatives et sanitaires des pays ont intégré tardivement l’apprentissage des enfants sur leurs droits ; qu’à cela ne tienne, les méthodologies éducatives paraissaient verticales qu’horizontales et ne permettaient pas ainsi une véritable inculcation des prescrits juridiques ; les lois et politiques sur l’éducation sexuelle complète (ESC) étaient très restrictives et non inclusives, elles n’ont pas notamment intégré les prescrits juridiques universels en matière de sexualité et de procréation, privant ainsi les adolescentes et jeunes de l’accès aux informations, conseils et soins ; ceci n’a fait qu’accroitre le taux d’abandon scolaire féminin, les filles interrompaient l’école à cause de la violence, de grossesses non désirées (GND) et unions et mariages des enfants, précoces et forcés (UMEPF).
En réponse, les mouvements de défense des droits de la femme se sont répandus, les interventions humanitaires accrues ; cependant, toutes les initiatives et actions de lutte pour les droits de la femme étaient généralement conduites par les femmes adultes, qui pourtant constituaient déjà en elles un véritable défi vu leur faible niveau d’éducation et l’héritage mental intergénérationnel de coutumes et traditions négatives de leurs mères et grand-mères ; en fin, les jeunes filles et groupes des jeunes vulnérables et marginalisées n’ont pas été mises au centre de programmes en leur faveur.
Si elles ont existé au sein de- l’Entité spéciale des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, des agences onusiennes apparentées, des gouvernements, des bailleurs des fonds pour les droits de la femme, des plateformes, réseaux et mouvements féministes-, les politiques et approches programmatiques et de financement basées sur l’investissement pour l’autonomisation, la promotion du leadership et de l’activisme des adolescentes et jeunes filles, l’intégration des jeunes et nouvelles voix féminines souvent exclues et marginalisées dans les mouvements féministes, l’émergence ou le renforcement des mouvements féministes mus par ces groupes exclus pour une lutte collective et inclusive pour les droits de la femme, l’égalité des sexes et la justice sociale-, peu d’efforts dans l’application ont été consacrés jusqu’au premier quinquennat du millénaire pour le développement.
C’est dans ce contexte que, pour résoudre les défis autour de la femme rurale pour l’égalité des sexes et sa participation politique et socioéconomique, il revenait d’encourager et renforcer les politiques et programmes d’investissement dans l’Autonomisation, le Leadership et l’Activisme féministe précoce de la femme pour le succès de la lutte pour les droits de la femme et de la fille.