Nous adolescentes et jeunes marginalisées des communautés autochtones n’avons pas accès à l’éducation, aux moyens de revendication de nos droits, à nos terres et ressources naturelles, aux technologies ainsi qu’aux opportunités y afférentes pour notre autonomisation, participation et intégration socioprofessionnelle, technologique, politique nationale et régionale, et cela à cause de l’absence des politiques inclusives de notre pays et la prédominance des lois discriminatoires.
Nous sommes en outre victimes de violences et de mariages forcés à cause des croyances et coutumes rétrogrades et de l’envahissement de nos territoires traditionnels par les groupes armés et les exploitants de nos terres et ressources qui le font sans merci ni mesures d’atténuation d’impacts environnementaux et sociaux.
En effet, Nous (adolescentes) n’avons toujours pas de mot à dire en ce qui concerne les décisions prises sur notre propre corps et pour notre vie, dommage même en ce qui concerne le mariage; nos communautés ne veulent pas se débarrasser des mauvaises coutumes alors que ces dernières sont établies par la société et donc peuvent évoluer de façon à nous rendre justice; les lois du pays en ce qui concerne l’usage du préservatif et des contraceptifs sont fondées sur ces coutumes négatives, et donc ne nous permettent pas à accéder aux services de santé et ainsi jouir pleinement de nos droits en matière de sexualité et de reproduction.
Dans le cadre de sa « Campagne stop Violence à l’égard des filles à l’école et en famille, préservons l’éducation de la jeune fille’ conduite en 2015-2016, SOJFEP avait fait recours à l’éducation par les pairs pour sensibiliser, mobiliser, faire participer et appuyer les adolescentes et jeunes autochtones. Les séances d’apprentissage ont été menées dans des espaces sûrs et dirigés par les filles elles-mêmes et animées par leurs paires formées à cet effet, avec l’appui de leurs mentors. Cette campagne avait permis d’accroître l’activisme des filles contre la violence à l’école et à la maison et leur participation aux processus décisionnels. Les filles ont joué un rôle actif dans le plaidoyer ayant abouti à observer le principe de parité au sein de comités d’élèves et de parlements d’enfants, ce qui a contribué au renforcement de leur leadership dans les écoles et dans la communauté.